Un autre regard sur le chalet - Fables de murs | Architecte d'intérieur - Paris - Lyon

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Année de réalisation : octobre 2016
Localisation : Sixt-Fer-à-Cheval
Surface : 36 m2 dont seulement 24m2 ≥ à H1,8m
Durée de l’étude : 4 mois
Durée du permis de construire : 7 mois
Durée des travaux : 8 mois
Architectes d'intérieur : Laetitia Viallon & Jean-François Piron
Un autre regard sur le chalet
Une démarche éco-responsable, pour un refuge minimaliste !
Ce projet de chalet est une carte blanche pour les architectes, leur permettant de repousser les limites de l’optimisation d’espace en intégrant une démarche éco-responsable dans la création du bâti.

Contexte et état des lieux
Charmée par le village de Sixt-Fer-à-Cheval et son environnement exceptionnel, une famille fait l’acquisition d’un petit garage en vue de le transformer en chalet.
Ce garage construit avec une structure en bois de type poteau/poutre, ne dispose pas d’électricité, pas d’eau, pas d’assainissement, pas de fenêtre, pas d’isolation mais offre une vue majestueuse sur les montagnes avoisinantes. Tout est à créer…

L’objectif
Ce lieu de vacances doit accueillir 6 à 7 personnes pour partager des moments en famille ou entre amis. Mais il est aussi voué à la location saisonnière.
Au-delà d’une optimisation poussée de sa surface restreinte, l’objectif était aussi d’atteindre des performances thermiques supérieures à la réglementation thermique en vigueur (RT2012) pour en limiter sa consommation énergétique.

Réponse des architectes
Ce projet est un vrai terrain de jeux et de recherches pour les architectes car :
Situé à 1000m d’altitude, confronté à de vrais hivers, les choix pour l’enveloppe de ce chalet sont guidés par une démarche éco-responsable limitant la consommation énergétique.
Inscrit dans la Réserve Naturelle de Sixt-Passy et dans le périmètre d’une abbaye classée par les bâtiments de France, les contraintes ne manquaient pas pour dessiner l’enveloppe extérieure en accord avec l'administration.
Le rapport petite surface et capacité d’accueil de 6 à 7 convives est un défi, en terme d’optimisation pour que ce chalet reste spacieux, fonctionnel et esthétique.

Une démarche éco-responsable
Pour maitriser la consommation d’énergie les architectes ont agi sur 3 points :
-l’isolation renforcée
-l’exposition
-la ventilation par géothermie

L’isolation renforcée :
La fibre de bois a été choisie pour son impact écologique, sa résistance thermique élevée et sa capacité de 12h à ralentir la pénétration de la chaleur. Ce déphasage permet donc de lisser les écarts de températures intérieures dus aux variations de températures extérieures ; en bref, de gagner en confort et de supprimer la climatisation.
Les murs sont réalisés par un complexe associant fibre de bois semi-rigide en couches croisées, vide d’air, pare-pluie à l’extérieur et pare-vapeur à l’intérieur de manière à constituer une enveloppe étanche à l’air. Cette phase d'isolation est illustrée dans l'article Travaux d'isolation d'un petit chalet (RT2012).
En toiture, la fibre de bois rigide a été posée en 2 couches à l’extérieur (méthode sarking expliquée dans l'article Toiture et façade d'un chalet) complété par une couche à l’intérieur en semi rigide entre les chevrons. Ce choix a permis d’installer 34cm d’isolant sans prendre sur la hauteur de la pièce finale déjà très limitée. en détail dans
Le sol a lui aussi été isolé spécifiquement pour intégrer un plancher chauffant électrique. A terme se chauffage sera complété d’un poêle à bois.
 

L’exposition
Adossé à la montagne à l’Est, les architectes ont créé des ouvertures majoritairement vers le Sud (en démolissant un appentis) et l’Ouest ; pour faire rentrer le soleil à la vue ; le Nord est resté totalement fermé pour se préserver du froid. Une petite ouverture à l’Est permet de ventiler un espace de couchage et de créer des courants d’air au besoin.
Les huisseries ont été sélectionnées pour leur performance thermique et pour leur étanchéité à l’air.
En hiver, le noir du sol ou de certains meubles vient absorber la chaleur des rayons du soleil pour la restituer le soir.
 

La ventilation
Pour compléter, l’isolation, il était nécessaire de maitriser l’air entrant dans le chalet. Une ventilation double flux était démesurée pour les 83m3 de volume du chalet. Aussi, pour profiter de l’énergie dégagée par la terre, un puits canadien a été installé permettant de gagner environ 14° en chaleur ou en fraicheur en fonction de la saison. Explication de son fonctionnement dans l'article Ventilation d'un chalet avec un puits canadien.
 

Un chalet aux formes synthétiques
Sixt-Fer-à-Cheval est un village authentique, disposant d’un habitat vernaculaire singulier. Les contraintes du plan d’occupation des sols et des architectes des Bâtiments de France sont conséquentes. Ne voulant pas rentrer dans le registre classique de l’habitat massif du secteur, ce chalet est conçu de manière minimale, synthétique comme une dessin d’enfant avec pour élément distinctif : deux contre-fiches structurelles passent devant les fenêtres de l’étage pour servir également de garde corps.

Un chalet contemporain et minimal
L’espace est fluide simple et évident. Loin d’un chalet traditionnel, l’atmosphère intérieure est empreinte de cultures à la fois suédoise dans l’emploi des matières et japonaise dans l’exploitation de l’espace.
Ainsi, les 2 pignons intérieurs se parent de blanc, associés du peuplier sur les murs, les rampants de toiture et le sol de l’étage. Cet aspect laiteux est mis en valeur par des parois noires qu’elles soient en médium teinté, en feutre ou en métal laqué.
Un intérieur qui respire grâce à une architecture minimale, des séparations mobiles et une optimisation insoupçonnée.
 

Une optimisation minimaliste
L’optimisation est un savant dosage entre l’intégration des fonctions (le plein), le confort d’utilisation et l’espace restant (le vide) pour y vivre agréablement.

Au rez-de-chaussée :
Une paroi noire en médium teinté regroupe toutes les fonctions techniques (cuisine équipée, salle d’eau avec lave-linge, toilettes, chauffe-eau). Leur optimisation est pensée comme un puzzle en 3D limitant l’emprise au sol à 4m2. Les surfaces d’usage sont réduites au minimum sans altérer leur confort. Le bénéfice est considérable laissant à la pièce de vie une surface de 14m2.
Trois autres points contribuent à l’impression d’espace dans la pièce de vie :
- Les perspectives vers l’extérieur,
- L’escalier aérien et sculptural à pas japonais limitant son emprise au sol,
- La modularité de la banquette offrant une assise plus ou moins grande en fonction du nombre de convives, un lit d’appoint, une table basse et des rangements en partie basse, aucune place n’est perdue !

L’étage est dédié au repos :
L’esprit d’un refuge contemporain domine. Le dégagement central donne accès à une grande armoire et 3 loges placées sous les rampants de toiture.
Chaque loge entoure un grand lit 160 x 200. L’intimité visuelle est assurée par un rail de panneaux japonais en feutre ouvrant ou fermant l’espace.
2 loges se modulent grâce à un dispositif de lits gigognes intégrés au bâti.
L’étage dépouillé est réchauffé par une enveloppe de peuplier et de feutre anthracite.

A l ‘extérieur :
La surface intérieure restreinte, oblige la création à l’extérieur d’un local pour le séchage des vêtements sportifs ou le stockage de matériel sportif ou d’entretien.
 
La réalité est fidèle au projet. À l'intérieur, la comparaison est aisée avec ces images en 3D détaillant le projet d'aménagement d'une location saisonnière. A l'extérieur, lors du projet de transformation d'un garage en chalet, le bardage initial à joints couverts était conservé; dans la réalité, il a été changé par un bardage simple en bois brut.

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